Quel business modèle choisir pour devenir un solopreneur scalable et diversifié ?

Devenir solopreneur ne veut pas forcément dire avoir un business model unique. Il existe de multiples façons d’entreprendre en solo - et des business modèles plus ou moins scalables. Les business modèles les plus courants restent celui du freelance, du créateur de contenu ou de l’infopreneur. 

Dans cet article, j’avais envie d’être plus exhaustive et te présenter 9 business modèles pour t'inspirer et te donner envie d'explorer - et t'aider à trouver celui qui te convient le mieux en tant que solopreneur. 

Et si tu souhaites te lancer dans l'aventure du solopreneuriat, je t'invite à rejoindre mon programme dédié : l'Incubateur Solopreneur.

Qu'est-ce que la scalabilité en solopreneur ? 

La scalabilité, c’est le graal pour tout solopreneur qui veut augmenter ses revenus sans forcément travailler plus. Mais concrètement, qu’est-ce que ça veut dire, « être scalable » quand on entreprend en solo ?

La scalabilité, c’est la capacité d’un business à augmenter ses revenus sans que ses coûts ou son temps de travail n’augmentent de manière proportionnelle. Pour un solopreneur, être scalable signifie pouvoir générer plus de revenus sans devoir échanger davantage d'heures contre de l’argent. C’est un concept central pour ceux qui souhaitent dépasser le modèle classique du freelance, où l’on vend son temps, pour construire un business capable de croître même lorsque l’on travaille moins.

J'ai classé chaque business modèle de cet article selon son degré de scalabilité (noté sur 5) : ⬛️ ⬜️ ⬜️ ⬜️ ⬜️

Pour augmenter ta scalabilité en solopreneuriat, je te propose d'adopter ma méthode des quatre piliers de la scalabilité (tu peux la découvrir ici).

Voici le résumé de cette méthode : 

Pilier 1 : l’expertise

L'expertise est ta compétence ou de ton savoir-faire unique, celui pour lequel tes clients sont prêts à payer. En développant une expertise pointue, tu crées de la valeur unique, ce qui te permet de te différencier sur ton marché. Ton expertise devient alors un atout clé pour fixer des prix plus élevés, fidéliser ta clientèle et, surtout, bâtir une réputation solide.

Pilier 2 : le média

Un média, qu’il s’agisse d’un blog, d’une chaîne YouTube, d’un podcast ou d’une newsletter, te permet de te faire connaître et de construire une audience autour de ton expertise. En publiant régulièrement du contenu pertinent, tu attires un public fidèle, augmentant ta visibilité et ta crédibilité. Un média est aussi un levier pour vendre plus facilement : tes prospects te connaissent déjà et sont plus enclins à acheter tes produits ou services.

Pilier 3 : le produit

Un produit scalable est la clé pour sortir de la vente de ton temps. Contrairement à un service, il peut être vendu en quantité illimitée sans nécessiter d’effort supplémentaire à chaque vente. Ce produit peut être une formation en ligne, un ebook, un abonnement ou un logiciel, entre autres. Ou même un produit physique. Une fois créé, il te permet de générer des revenus récurrents ou passifs, indépendamment de ton emploi du temps.

Pilier 4 : la communauté

La communauté est l’ensemble des personnes qui t'aident à te développer. En créant une communauté engagée, tu t’entoures de clients fidèles, de prescripteurs et d’ambassadeurs qui contribuent à la pérennité de ton business. Une communauté solide est un soutien inestimable : elle te permet non seulement de vendre plus facilement, mais elle enrichit aussi ta visibilité, ta notoriété et la valeur de ton offre.

Dans cet article, je t'explique quels piliers développer en priorité par business modèle, pour que tu choisisses un business modèle adapté à tes compétences et appétences en tant qu'entrepreneur indépendant. 

9 business modèles scalables pour solopreneur 

1. Le solopreneur freelance

Expert dans un domaine, le freelance facture une prestation intellectuelle. 

➕ Avantage = simplicité du business model. Pas besoin de faire un business plan, ni même d'avoir un site internet ou de créer quoi que ce soit. Boum, tu te mets sur le marché, tu te mets sur une plateforme de freelance ou tu fais appel à ton réseau et tu trouves tes premiers clients.

➖ Inconvénient = manque de scalabilité. Car même si tu augmentes tes prix, tu es forcément limité par le temps de cerveau dont tu disposes pour tes clients.

Exemple : j’ai reçu Axel Kaletka dans le podcast en juin 2023 pour parler du nouveau modèle de freelancing qui cartonne, le freelance “fractionalisé” (ou part-time). Un modèle génial pour les senior (par exemple C-level ou manager) et parfait pour créer de la récurrence dans tes revenus.

Les revenus du freelance viennent principalement de la vente de son temps auprès de clients. Évidemment, son pilier majeur est son expertise. Mais construire un solo-média est aussi un vrai plus pour développer sa notoriété auprès de sa cible, et ainsi vendre plus facilement et plus cher ses prestations. 

Niveau de scalabilité : ⬛️ ⬜️ ⬜️ ⬜️ ⬜️ 

2. Le solopreneur influenceur (ou créateur de contenus)

Son business modèle repose sur la création d’un média ou d’une communauté en ligne. On connaît tous les influenceurs d’Instagram qui se rémunèrent grâce à la publicité et aux partenariats. 

➕ Avantage = la scalabilité. L’intensité de création et de production de contenus est la même, que tu aies 1.000 abonnés ou 100K. En revanche, tes revenus sont ensuite démultipliés par la taille de ta communauté. C'est le principe de scalabilité par le média, tel que décrit par Naval Ravikant dans l'Almanach.

➖ Inconvénient = l’amorçage est très lent avant de pouvoir monétiser un média et percevoir des revenus. La concurrence de plus en plus forte exige aussi de trouver un positionnement différenciant et "niche".

Exemple : hyper visionnaire et super malin, Yoann Lopez a commencé en « side » et a décortiqué toutes les tendances des solomedias US. Il a créé une newsletter payante Snowball, dans laquelle il décrypte chaque jour les finances personnelles. Il a su co-construire avec sa communauté pour aller jusqu’à lever des millions avec elle !

Les piliers Média et Communauté sont évidemment des piliers majeurs dans ce business modèle. Mais ne t'y trompe pas, pour créer une newsletter payante, tu dois apporter une valeur considérable dans tes contenus, ce qui nécessite une certaine expertise. 

Niveau de scalabilité : ⬛️ ⬛️ ⬛️ ⬜️ ⬜️ 

3. Le solopreneur infopreneur 

À partir d’une expertise démontrée, le solopreneur crée une formation qu’il va vendre à multiples reprises. Plusieurs possibilités s’offrent à lui : 

➕ Avantage = la scalabilité. Une fois la formation créée, la scalabilité est presque infinie en self-service. Ça l’est moins si tu ajoutes de l’accompagnement collectif ou individuel, car tu reviens dans un système où tu vends (en partie) ton temps.

➖ Inconvénients = le sujet de la formation doit être suffisamment evergreen (permanent, non périssable) pour ne pas nécessiter des mises à jour récurrentes. Si tu dois refaire le tournage et le montage de tes vidéos, tu vas vite perdre ton temps. 

Exemple : en octobre 2023, j’ai interviewé Emmanuelle Patry, créatrice du programme Social media Expert, un programme d'accompagnement en ligne qui lui permet de générer plus de 300.000€ de chiffre d’affaires annuel. Emmanuelle a joué le jeu de la transparence maximale et nous partage tout : comment trouver la bonne idée, s’organiser pour construire un produit phare, quoi déléguer. 

Même si le business modèle de l’infopreneuriat ne repose pas sur l’animation d’un média ou d’une communauté, ces deux piliers sont indispensables dans le tunnel de vente. En effet, les prospects ont besoin d’être rassurés avant d’acheter. Cela passe par le partage de ton expertise via des formats longs et des contenus gratuits, et donc le développement d’un média type newsletter, blog ou Youtube. 

Niveau de scalabilité : ⬛️ ⬛️ ⬛️ ⬛️ ⬜️ 

4. Le solopreneur conférencier

On sort un peu des chemins classiques du solopreneuriat digital avec le business modèle du conférencier. Ils sont moins nombreux, leurs revenus ne sont pas linéaires. 

Le conférencier est un expert dans son domaine et possède de solides compétences (et appétences!) en pédagogie. 

➕ Avantage = la rentabilité. Il crée une fois un format de conférence, qu’il va pouvoir présenter à plusieurs reprises sans l'adapter ou le personnaliser (ou à la marge).

➖ Inconvénient = la répétition. Pour être rentable, il faut avoir envie de présenter plusieurs fois le même sujet à des publics différents, sans se lasser.

En juin 2023, j'ai accueilli Samuel Durand dans le Solo Show du Board qui a réussi à se façonner un business modèle génial de conférencier sur le “Future of Work”. Samuel Durand est l’auteur des documentaires « Work in Progress » et de la newsletter bimensuelle « Le Billet du futur ».

Si le modèle du conférencier t’attire, commence par identifier ton domaine de prédilection. Le sujet sur lequel tu pourrais parler pendant des heures sans note ni préparation. Ensuite, tu vas devoir créer ton média pour te faire connaître et devenir la référence sur ce sujet. En développant ta notoriété et une communauté, tu seras invité à animer des conférences sur le site. 

Dans un second temps, tu pourras diversifier tes sources de revenus avec la création de produits dérivés : livres, formations, etc. Par exemple, Samuel Durand est l’auteur de 2 BD sur le thème du futur du travail. 

La scalabilité du modèle de conférencier repose surtout sur le prix des conférences : environ 3.000€ HT / conférence si tu n'es pas encore un auteur publié, plutôt 5.000€ HT si tu as écrit un livre. 

Niveau de scalabilité : ⬛️ ⬛️ ⬜️ ⬜️ ⬜️ 

5. Le solopreneur explorateur

Là, on est clairement sur un business modèle d’aventurier dans tous les sens du terme ! 

L'explorateur - aventurier, c'est quelqu'un qui va lever des fonds, par exemple grâce au financement participatif, ou au sponsoring, pour ensuite se lancer dans une aventure. Ça peut être faire un tour du monde ou des projets plus ponctuels comme des courses de voile, des raids, etc. 

➕ Avantage = la visibilité. On communique autour de soi et de son projet pour récolter des fonds. Cette visibilité acquise, notamment dans les médias, peut être utilisée pour monétiser d’autres projets par la suite ou vendre d’autres produits. Exemple : écrire un livre autour de son aventure, réaliser des conférences sur le sujet, animer des ateliers auprès de publics, etc. 

➖ Inconvénient = l’effort de prospection. Parce que trouver des sponsors, et faire financer son projet au début, c'est loin d’être évident et vous allez devoir vous investir énormément. 

Exemples : 

A l’initiative du projet, vous n’avez pas besoin d’avoir développé une expertise pointue dans un domaine. En revanche, si vous avez déjà une communauté, cela sera plus facile ! Quant au média, il viendra sûrement quand un second temps pour partager votre aventure, une fois vécue, ou faire du "build in public".

 Niveau de scalabilité : ⬛️ ⬛️ ⬜️ ⬜️ ⬜️

6. Le solopreneur e-commerçant

Ou le commerçant solo, dont le business modèle repose sur la vente de produits physiques. 

➕ Avantage = la scalabilité, grâce au volume de ventes.

➖ Inconvénient = le coût d’acquisition. Que ce soit une boutique physique ou une boutique en ligne : prix du loyer, stratégie d’acquisition et publicité pour générer du trafic, etc.

Exemple : Laura Chetail, a créé une marque de food toute seule, KOKO Kombucha (une boisson sans alcool, finement brassée, à base de thé), qu'elle commercialise dans les bars, hôtels et restaurants de France. 

 Niveau de scalabilité : ⬛️ ⬛️ ⬛️ ⬜️ ⬜️

7. Le solopreneur investisseur

Il va investir des parts dans plusieurs sociétés, s'associer à plusieurs entrepreneurs et faire en sorte que sur son portfolio d'activités, celui-ci soit globalement positif à la fin. Il ne s’implique pas dans un business d'A à Z pour le faire fructifier, il prend de l'equity dans des boîtes.

➕ Avantage = la diversification, des sujets et de ses sources de revenus.

➖ Inconvénient = la mise de départ. Clairement, il faut avoir quelques économies de côté pour se lancer comme investisseur. 

Exemple : j’ai eu un échange passionnant avec Carlos Diaz (qui est investisseur VC en plus d'être podcaster) et qui nous raconte comment il trouve l'équilibre dans ses différentes activités entrepreneuriales. 

Pour moi, le choix de ce business modèle implique deux choses. Premièrement, un réseau d’entrepreneurs élargi et engagé auprès desquels tu te sens prêt à t’associer. Et deuxièmement, de connaître les secteurs dans lesquels tu veux investir. Cela semble difficile (du moins très risqué) d'acheter des parts dans une entreprise dans laquelle tu n’as pas un minimum d’expertise sur l’activité. Un petit plus pour le média, car ça serait vraiment dommage de ne pas documenter tout ça dans un média type podcast ou newsletter 😉

Niveau de scalabilité : ⬛️ ⬛️ ⬛️ ⬛️ ⬜️

8. Le solopreneur Indie Hacker 

Un indie hacker est un créateur qui va développer des produits digitaux dans le but d'en vivre. Ces solopreneurs sont majoritairement des développeurs qui créent des logiciels en ligne, type micro SaaS. Leur objectif est de commercialiser leurs produits, avec l’espoir que l’un d’entre eux connaisse un réel succès pour décrocher le pactole à la vente. 

➕ Avantage = la réplicabilité de sa méthode d’exécution. Avec une bonne méthode, il peut rapidement développer et tester plusieurs logiciels. 

➖ Inconvénient = l’intensité nécessaire pour créer et vendre. Pour chaque produit, il faut identifier la bonne cible, définir une stratégie marketing, mettre en place un funnel de vente, etc. 

Exemple : et si, au lieu de créer une seule entreprise, on créait plein de mini-business ? C’est le pari un peu fou de Xavier Coiffard, qui construit, en guise d’entreprise, un portfolio de produits.

Il est ce qu’on appelle un “small bets entrepreneur” : au lieu de mettre tous ses oeufs dans le même panier, il développe plusieurs produits, en parallèle, afin de voir lequel va décoller le plus fort !

C'est aussi le cas de Mickael Bourgois qui a créé son micro-saas en parallèle de son CDI puis de ses missions freelance.

Dans ce business modèle, le solopreneur doit muscler ses compétences en création de produits. Il n’a pas développé une expertise sectorielle mais plutôt une solide expérience dans la commercialisation et la vente. Construire une audience engagée est aussi un asset dans son business modèle, en faisant du “build in public”dans un solo-média notamment. 

Niveau de scalabilité : ⬛️ ⬛️ ⬛️ ⬛️ ⬛️

9. Le solopreneur slasher

C’est le business modèle bonus. Le slasher est un solopreneur qui combine plusieurs activités professionnelles sans lien entre elles. Exemple : mentor de solopreneurs et surfeuse ! Ça n’empêche pas d’imaginer des projets qui regroupent tous les centres d’intérêt comme des séjours Taf, Wax, Relax entre freelances 😜

➕Avantage : la variété et le plaisir qu’on trouve à exercer des métiers différents. 

➖ Inconvénient : difficile pour toutes nos cibles de s’identifier à toutes nos facettes business. Si nos activités ne sont pas complémentaires, il y a un manque de lisibilité pour nos cibles et on multiplie l'effort commercial nécessaire, au lieu de jouer sur l'effet de levier entre nos 4 piliers.  

Le slasher est un peu moins "engagé" sur le côté expertise (comme il se partage entre plusieurs), ou le média (qui est difficile à développer sur une cible multiple). En revanche, il s'appuie sur un réseau solide pour créer plusieurs “entreprises”. 

 Niveau de scalabilité : ⬛️ ⬜️ ⬜️ ⬜️ ⬜️

Pour résumer 

Si tu veux te lancer en solo, choisis bien le business modèle adapté à tes compétences et au degré de scalabilité recherché. Ne te laisse pas enfermer dans une case qui ne te convient ! En solo ou à plusieurs, toutes les façons d’entreprendre sont possibles. Reste à identifier celle qui te convient le mieux en fonction de ta zone de génie. 

En revanche, il y a une chose à retenir, c’est que tu auras besoin de construire tes 4 piliers quel que soit le format choisi. 

Si tu veux aller plus loin sur le concept du solopreneuriat, voici mes 3 ressources préférées :

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Article rédigé avec l'aide d'Anne-Marie Arinal, une de mes premières alumni de l'Incubateur Solopreneur : tu peux la contacter pour des travaux d'écriture.

Flavie Prévot